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Les nouveaux terrains de jeu des WMS de nouvelles générations

WMS nouvelles générations
Les nouveaux terrains de jeu des WMS de nouvelles générations

Les outils de gestion d’entrepôt ou WMS ont connu au cours des dernières années des évolutions importantes pour s’adapter aux demandes du marché. Ces nouveaux outils doivent notamment s’intégrer dans un environnement de plus en plus automatisé et robotisé, communiquer avec les autres composantes de l’entrepôt connecté et répondre aux impératifs de vitesse et de volumétrie qu’impose le e-commerce.

Pour aborder ce sujet, quatre speakers ont pris la parole sur Supply Chain Village : Lionel Delay, associé au sein du cabinet adameo, Jean-Pierre Gautier, société ACSEP, Remi Coolen, Manhattan Associates ainsi que Nicolas Bernard, qui représente la société SSI SCHÄFER.

« Le client final est au cœur même de la stratégie de l’entrepôt. Un WMS doit être en mesure de pouvoir répondre à 360° au niveau de l’exécution de la Supply Chain. »

Norbert Cohen : Que peut-on attendre aujourd’hui d’un WMS performant, une orientation client final et une bonne connectivité sont-ils les points les plus importants ?

Jean-Pierre Gautier (JPG) : L’agilité est un terme très employé actuellement pour décrire les WMS. Dans un monde où l’information circule de plus en plus vite, les utilisateurs ont besoin de logiciels WMS qui détiennent les informations sur le stock (si le produit est arrivé par exemple) afin de prendre des décisions en fonction de ces informations. Le WMS va avoir ce nouveau rôle de chef d’orchestre qui a de plus en plus d’acteurs autour de lui (il y a 20 ans le WMS était connecté avec une ou deux solutions, maintenant tout est multiplié par 3 ou 4). Nous sollicitons tellement le WMS, notamment pour communiquer avec l’extérieur, que nous pouvons presque le considérer comme l’ERP de l’entrepôt.

Lionel Delay (LD) : Aujourd’hui, le client final est au cœur même de la stratégie de l’entrepôt. L’omnicanalité permet d’adresser des canaux de vente et de distribution différents. Un WMS doit être en mesure de pouvoir répondre à 360° au niveau de l’exécution de la Supply Chain. Cela se traduit par une connectivité maximale avec toutes les autres briques de la Supply. Un WMS performant c’est un WMS qui va pouvoir communiquer facilement avec un ERP, un CRM, un MDM, avec des solutions de géofencing (si par exemple on souhaite améliorer la gestion des flux au sein d’un entrepôt), également avec un OMS et aussi avec un TMS. Cela passe par un changement profond au niveau du socle technique de l’applicatif puisque toutes ces solutions fonctionnent en SaaS (en cloud computing). La tendance est donc à la migration de la brique WMS vers ce type d’architecture.

« La différenciation se fait par rapport aux outils de pilotage, mais également via le module de gestion des ressources qui adresse aussi bien les ressources humaines que les ressources matérielles au sein de l’entrepôt »

NC : La différenciation passe-t-elle par l’optimisation des moyens et des équipements ?

Remi Coolen (RC) : La diversité d’utilisation d’un WMS est de plus en plus étendue. L’omnicanalité représente une variété de commandes et une variété de services que l’on apporte à nos clients. L’optimisation est d’autant plus importante que le rôle dévolu à l’entrepôt augmente. Historiquement, l’entrepôt était considéré comme un centre de coûts, mais il devient petit à petit un moyen de différenciation et d’avantage concurrentiel grâce au système d’exécution à même de porter toutes les évolutions et de communiquer avec l’extérieur en temps réel pour supporter tous les projets que le métier et le business vont apporter.

Nicolas Bernard (NB) : L’agilité, c’est d’être capable dynamiquement d’intervenir sur des stratégies et de travailler différemment en fonction d’une typologie de clients, d’une typologie de portefeuilles, d’un créneau horaire…

JPG : Le décisionnel s’est déporté sur l’entrepôt. Dans une journée, il se passe une multitude d’événements positifs ou négatifs (manque de personnel, une machine qui ne fonctionne pas…) et un WMS va prendre des centaines de décisions. Bien entendu, c’est l’être humain qui va le paramétrer, pour que le logiciel ait accès à toutes les informations. Ce n’est pas encore de l’intelligence artificielle mais nous sommes à ses prémices : prendre beaucoup de décisions en très peu de temps. Il y a 20 ans, il fallait un quart d’heure pour lancer une vague de 500 commandes. Aujourd’hui, il faut moins d’une minute pour en lancer 5 000.

LD : Au sein du cabinet adameo, nous faisons des sélections de WMS pour nos clients à l’aide d’une grille qui comporte plus de 1 000 items que l’on qualifie et qui porte aussi bien sur les aspects liés à l’éditeur que sur les aspects fonctionnels et techniques. Nous arrivons actuellement à un taux de couverture fonctionnelle qui oscille entre 95 et 99%, le marché est donc mature. La différenciation se fait par rapport aux outils de pilotage, par exemple l’OMS qui devient de plus en plus indissociable du WMS, mais également via le module de gestion des ressources qui adresse aussi bien les ressources humaines que les ressources matérielles au sein de l’entrepôt.

« Le choix du WMS est engageant pour l’entreprise car c’est une décision qui se prend sur le long terme. La solution se doit donc d’être pérenne et le choix des équipes qui vont la déployer et leur expertise sont des facteurs clés de succès. »

NC : Tous les WMS ne sont pas les mêmes. Alors comment les choisir ? Est-ce que c’est par rapport à un secteur d’activité, aux automatismes… ?

LD : Il n’y a pas de réponse unique car chaque client a ses propres besoins et son historique.  Lorsque l’on essaye de trouver la meilleure solution pour nos clients, nous la préconisons en fonction de leur ADN, leur mission et leur roadmap. On constate également une différence nette entre le B2B et le B2C notamment en termes de technologie. Le B2B peut très bien s’accommoder, tout du moins dans l’immédiat, à des solutions basées sur du legacy (sans temps réel). En revanche, pour le B2C c’est du DTC (Direct To Consumer) donc nous sommes confrontés au consommateur final qui lui est dans l’immédiateté et veut avoir une vision 360 : quel est le statut de sa commande, quand va-t-elle partir, quand va-t-elle être livrée…?

JPG : Pour choisir il faut se poser les bonnes questions : de quoi a-ton besoin ? Aujourd’hui, dans un monde VUCA, il est primordial de se poser pour bien définir le besoin. Les 3PL par exemple, vont avoir 2, 3, 4, 5, 10 clients avec des cibles différentes, qui auront des offres de service différentes et c’est une spécificité qui faut prendre en compte. La phase de qualification est très importante. Il faut réussir à réunir tout le monde autour de la table pour discuter et se mettre d’accord.

NB : Le point de départ c’est le cahier des charges. Le simple aspect technique (ce qu’est capable de faire l’outil) ne suffit pas, la réflexion se porte sur la façon dont le projet va être appréhendé, par exemple du point de vue de l’approche et de la connaissance des métiers.

RC : Le choix du WMS est engageant pour l’entreprise car c’est une décision qui se prend sur le long terme et le remplacement d’un WMS est assez long. La solution se doit donc d’être pérenne et le choix des équipes qui vont la déployer et leur expertise sont des facteurs clés de succès.

JPG : De plus en plus de nos clients font à la fois du B2B et du B2C avec le même point de livraison. Nous avons un devoir de conseil envers nos clients notamment vis-à-vis du paramétrage de leur outil. Nous devons passer la main et prendre en compte le besoin d’autonomie et d’indépendance de nos clients dès la conception du projet.

« La mécanisation se démocratise, il faut effectuer un travail de réconciliation et de cohabitation intelligente et pertinente entre tous les acteurs »

NC : Le WMS doit-il être spécialisé en fonction de l’activité ou en fonction des dimensions de l’entrepôt ? Quels sont les impacts de la mécanisation des entrepôts sur les WMS ?

LD : Certains WMS sont calibrés pour faire de la distribution ou de la grande distribution, d’autres sont calibrés pour être chez des 3PL, notamment via tout ce qui est multisites, multi-activités, multi-clients, processus de facturation, KPI, BI. Il y a également une forme de verticalité liée au secteur. Par exemple, il y a un certain nombre de fonctionnalités qui sont propres au textile et que tous les WMS n’adressent pas. En ce qui concerne le e-commerce, c’est beaucoup plus simple car souvent, quel que soit le type de produit, les processus de gestion vont être plus ou moins similaires en termes de gestion de pièces et de processus déployés.

NB : Normalement il existe une couche entre le WMS et l’automate qu’on appelle le WCS. Tous les WMS n’en sont pas équipés, elle n’est pas obligatoire. Soit le WMS en dispose d’une nativement soit ce n’est pas le cas et il va devoir se plugger à une autre couche.

JPG : La mécanisation se démocratise, il existe de plus en plus de projets mais cela ne représentera jamais 100% de l’activité. Il faut effectuer un travail de réconciliation et de cohabitation intelligente et pertinente entre tous les acteurs : qui donne l’ordre, qui exécute et qui fait le compte rendu ? C’est finalement un devoir d’information, à chaque étape il faut envoyer un message pour rassurer et être connecté avec toutes les parties prenantes.

LD : La démocratisation de tous les équipements mécanisés aboutit sur des entrepôts dont les équipements sont d’origines différentes avec leur propre WCS qui vont cohabiter. Cela a participé à la création d’une nouvelle couche de pilotage intégrée qui permet de gérer l’omnicanalité et le pilotage en temps réel dans sa gestion des ressources.

RC : La tendance est à la modernisation des systèmes de pilotage de ces WCS à travers une migration technologique et une ouverture en temps réel via une architecture API qui est un prérequis pour s’intégrer dans des écosystèmes multi-équipements.

« Les nouveaux entrants proposent des solutions disruptives, pour faire évoluer leur solution en fonction de l’évolution des besoins de leurs clients. »

NC : La nouvelle génération de WMS est-elle plus adaptée aux besoins actuels ?

LD : Les nouveaux entrants ne sont pas basés sur du legacy, ils proposent des solutions disruptives, basées sur une architecture full cloud, ce qui permet d’avoir des mises à jour au fil de l’eau et de faire évoluer leur solution en fonction de l’évolution des besoins de leurs clients.

RC : Notre première version 100% micro-service architecturée autour du cycle de développement de l’application permet une mise à jour continue de l’appli pour mettre à disposition de nos clients les évolutions métier. Nous répondons aux nouveaux enjeux de scalabilité, lorsque les volumes sont multipliés par 10 du jour au lendemain voire d’une heure à l’autre.

NB : Ces évolutions permettent d’entrevoir la première étape de l’IA : le machine learning. Par exemple, nous avons un projet client dans lequel nous avons paramétré le dimensionnement d’une machine sur une moyenne haute afin de la laisser lisser l’activité elle-même par anticipation.

NC : Existe-il des WMS spécialement adaptés aux besoins d’une PME / PMI ?

LD : Ce sont des WMS simples à utiliser, à déploiement rapide mais qui conservent des fonctionnalités clés car il faut tout de même être en capacité de couvrir des processus très élaborés. L’accent est mis sur la qualité de l’expérience utilisateur et l’ergonomie de la solution qui doit présenter uniquement l’information dont l’utilisateur a besoin.

RC : Le mode Saas a réduit le besoin d’expertise réseaux, système et base de données au sein des entreprises car ce sont des expertises déléguées aux éditeurs par les PME. Dernièrement, la demande a basculé presque entièrement sur une offre SaaS.

NB : L’inconvénient du SaaS et des solutions à destination des PME, c’est que les clients doivent s’adapter à l’outil tandis que les solutions personnalisées sont développées sur mesure pour les besoins des clients. De plus, d’un point de vue sécurité, aucune entreprise n’est à l’abri d’une attaque informatique de grande ampleur, d’autant plus en mode SaaS.

LD : Le mode SaaS a facilité le quotidien des utilisateurs pendant la crise du Covid-19 grâce à une connexion sur l’applicatif depuis un ordinateur ou une tablette. A l’inverse, il est très compliqué en mode licence de se connecter en distanciel car il faut paramétrer des VPN etc…

JPG : On se doit de proposer les deux solutions. Pour certains clients ou certains secteurs, la sécurité est très importante et le mode licence sera donc privilégié.

LD : Désormais, les applications développées en micro-service de blocs modulaires communiquent entre eux par API, ils sont donc isolés les uns des autres ce qui permet de faire des mises à jour uniquement sur certains modules, idem en cas d’attaque informatique. Cette évolution vient contrebalancer les réticences à l’encontre du mode SaaS.

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