Désastres naturels, révolutions, guerres et actes de terrorisme, accidents industriels, grèves et plus récemment le COVID-19… Autant d’éléments perturbateurs imprévisibles qui mettent en danger les Hommes, les sociétés et les entreprises. Pour ces dernières, c’est plus spécifiquement leur Supply Chain qui est mise à mal : leur capacité à pouvoir livrer le bon produit, au bon endroit et à l’heure. La question est en ce moment sur toutes les lèvres : comment faire face à ces événements imprévus ? Comment être certain que la Supply Chain va pouvoir se transformer pour surmonter ces pièges ?!
L’objectif des entreprises est bien de trouver la ou les solutions (SCEM pour Supply Chain Event Management, SCRA pour Supply Chain Risk Assessment, RVO pour Resilient Virtual Organization…) qui leur permet(tent) de survivre et perdurer.
La résilience est une transformation
Devant les nombreuses menaces qui guettent, plusieurs concepts ou solutions ont au fil du temps vu le jour à coup de BUZZWORDS tels que : FLEXIBLE, AGILE, ROBUSTE, RÉSILIENT …
En quelques semaines, le mot résilience est ainsi devenu tellement incontournable qu’il me semble nécessaire de revenir sur sa définition. Notre ami Wikipédia résume ainsi : « La résilience désigne originellement la résistance d’un matériau aux chocs ; (le « fait de rebondir », du latin resilientia, de resiliens), définition ensuite étendue à la capacité d’un corps, d’un organisme, d’une espèce, d’un système, d’une structure à surmonter une altération de son environnement. »
La résilience ne doit donc pas être confondue avec la capacité à s’opposer à une action, à une force (la résistance) ni à la capacité à traverser des crises sans être ébranlé (la robustesse), qui oublient toutes deux les notions de transformation / adaptation / changement intrinsèques à la résilience. On entend d’ailleurs beaucoup dire qu’il ne faudra pas revenir à l’économie d’ « avant » COVID-19 et plus de 90 dirigeants d’entreprises ont récemment appelé[1] à faire de la relance économique un « accélérateur » de la transition écologique. La résilience permettrait donc de faire d’une crise une opportunité ?
L’agilité ou la résilience seules ne sont pas suffisantes
Revenons maintenant sur la définition de tous les BUZZWORDS qui nous entourent :
- FLEXIBILITÉ: capacité à planifier, programmer une adaptation de changement prévus
- AGILITÉ: capacité à s’adapter à des changements non prévus
- ROBUSTESSE: capacité à résister à des changements sans adaptation
- RÉSILIENCE: capacité à survivre à des changements après avoir subi des impacts sévères
Peut-on avoir la combinaison des quatre critères en même temps ? Cela me semble peu probable… En revanche, la FLEXIBILITÉ peut selon moi être compatible avec les trois autres critères.
- On peut être robuste OU résilient
- On peut être robuste OU agile
- On peut être résilient OU agile
- Mais on peut en revanche être flexible ET agile, flexible ET robuste, flexible ET résilient selon les combinaisons suivantes :
De l’adaptabilité de la Supply Chain
Il m’apparaît donc que l’agilité seule ou la résilience seule ne sont pas suffisantes. Mais le croisement des deux permet de dessiner un 3ème axe : l’adaptabilité de la Supply Chain !
Globalement les entreprises doivent trouver des réponses aux problèmes, cela semble évident. Mais les managers n’aiment pas les « problèmes » et préfèrent les « solutions ». Combien de solutions ont été implémentées juste parce qu’elles sont dites des « Bonnes pratiques », « best of breed », « opportunités » ? Avant de déterminer les solutions, il faut s’attacher à déterminer les causes racines des problèmes auxquels les entreprises doivent faire face…
Revenir au bon sens des questions simples
Depuis plus de 20 ans, j’ai pu observer dans différents types d’industries (du MTS « Make to Stock » au ETO « Engineer To Order ») les problèmes de variabilité de la demande, manque de capacité, problèmes de qualité produit, retard de livraisons fournisseurs, non-respect de la planification en production, etc. À chaque fois, il s’agissait de capter au plus tôt les signaux de turbulence : dès qu’ils apparaissent (QRQC = Quick Response Quality Control) et avant qu’ils n’impactent la Supply Chain.
Je suis convaincu qu’il faut revenir au « bon sens » en répondant à ces trois questions :
- Quelles sont les décisions que je devrais prendre pour prévenir le problème ?
- Les process sont-ils bien en place pour me donner les informations requises à temps pour prendre les décisions qui s’imposent ?
- Chacun dans l’organisation comprend-il son rôle et contribue-t-il au process ?
Des questions simples et que chacun peut comprendre, mais qui supposent que chaque acteur de la Supply Chain soit aligné pour prendre les « bonnes décisions ».
La démarche S&OP permet cet alignement car elle vise à mieux calibrer une organisation en équilibrant la demande et les ressources opérationnelles. Tout n’est pas perdu après la crise que nous venons de vivre : il est possible d’implémenter rapidement et de manière pragmatique un process S&OP pour améliorer le degré d’adaptabilité global de l’entreprise !
Pour en savoir plus : https://adameo.com/planification-supply-chain/
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[1] Tribune publiée dans Le Monde le 03 mai 2020 : https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/03/mettons-l-environnement-au-c-ur-de-la-reprise-economique_6038523_3232.html