Ce jeudi matin, notre équipe a eu la chance d’assister à la conférence « Blockchain building better business » au CES. La diversité des profils des intervenants promettait des débats constructifs et enrichissants et une mise en lumière des considérations et perspectives de chacun.
Tanya Stephens, Leader Innovation chez Procter & Gamble, et Claire Vishik, Directrice de la division « Trust Technology and Policy » chez Intel, ont relevé les points forts qui font de la blockchain une technologie en plein essor. Permettant d’assurer la traçabilité des biens, la blockchain apporte également de réelles réponses quant à la nécessité croissante d’opérer avec de multiples modèles de données. L’agilité technique et la sécurisation offertes par la blockchain permettent en effet de répondre aux besoins des entreprises de capter toujours davantage de canaux d’informations sans perdre la confidentialité.
Sandra Ro, CEO du Global Blockchain Business Council, a abondé en ce sens, précisant à quel point la donnée est devenue une réelle valeur économique à part entière. Pour elle, la blockchain représente une potentielle solution de réglementation dans ce contexte de monétisation de la data.
C’est d’ailleurs autour de l’enjeu de la régularisation et des législations que le débat se poursuit. Ed Vaizey, ancien membre du gouvernement britannique, s’inquiète du fait que nos sociétés avancent à deux vitesses : si les usages et les solutions se développent et évoluent rapidement, la législation, quant à elle, a toujours un temps de retard et n’agit qu’en réaction (sur la blockchain comme pour de nombreuses autres technologies innovantes) .
Clyne Vanel, parlementaire de l’état de New York, partage le même ressenti. Malgré l’existence d’un « incubateur » fédéral à New York ayant pour vocation de tester les usages et sensibiliser la classe politique, il estime qu’une réelle éducation des décideurs sur les nouvelles technologies est essentielle, et ce le plus tôt possible. Cela est d’autant plus important que les lobbies de la Tech sont bien moins influents que les lobbies traditionnels. Les politiques devraient donc faire preuve de proactivité dans cette démarche.
C’est une fois les gouvernements suffisamment matures sur ces sujets que les projets de lois autour de la confidentialité des données et la régularisation de leurs échanges pourront être abordés. La blockchain n’est qu’un outil : c’est son usage qui doit être encadré et cet outil doit être utilisé dans le respect des règles établies.
Les échanges se sont conclus sur une note plus positive : la communication autour de la blockchain s’améliore et les acteurs ont compris l’importance de collaborer et partager autour des applications concrètes dans les entreprises. Un sommet organisé en novembre dernier a rassemblé des personnalités politiques de plus de 50 pays : elles ont été séduites par les solutions blockchain de lutte contre les « fake news » ou le trafic illégal.
Nous repartons encore plus convaincus de la nécessité d’éduquer et d’accompagner le changement autour de la blockchain.