Les Systèmes d’Information (SI) en Supply-Chain doivent être par essence agiles… et en ce moment, plus que jamais ! En période de crise il est très difficile de prévoir et anticiper les fluctuations du marché, l’évolution des commandes, les besoins de nouveaux produits, les défauts fournisseurs, les modifications capacitaires des entrepôts, le déplacement potentiel d’une production… les SI sont tenus de réagir, de s’adapter sans latence et de s’aligner au business coûte que coûte, au risque sinon de provoquer des ruptures, des arrêts voire la disparition pure et simple de l’activité.
Les SI sont contributifs à la performance de l’entreprise et le DSI doit plus que jamais être aux côtés de la Direction Générale et participer aux décisions stratégiques à court, moyen et long terme (en étant notamment présent et actif dans les cellules de crise).
Les DSI ont l’obligation d’assurer la continuité de service : on parle de Plan de Continuité Informatique (PCI) intégré au Plan de Continuité d’Activité (PCA) de l’entreprise. Ces plans, définis en amont des crises (normalement !), ont pour objectif de les anticiper pour « passer au travers » en limitant les dommages. Ils intègrent les aspects organisationnels, humains, systèmes et matériels.
Des niveaux de service et de qualité y ont sont associés et doivent être respectés lors de la crise.
Les DSI « matures » auront eu à cœur de consolider leur infrastructure technique (cloud, cybersécurité, accès à distance sécurisés…) et d’introduire une forte dose d’innovation (plateforme de traçabilité, plateforme de consolidation d’information, traitement de la data, Intelligence Artificielle) afin de se prémunir et d’anticiper au mieux ce type d’épreuves.
En effet, pour ceux qui ne seraient pas à niveau ou bloqués sur l’un des pans de leur Supply-Chain à cause des SI, l’urgent est de recourir aux fondamentaux ! La performance, ça sera pour après ! Il s’agit là de commander, de produire, de sortir les colis, de transporter… sans chercher à optimiser mais à parer l’urgence.
Les applications métiers (APS, MES, WMS…) seront adaptées en conséquence car le simple défaut de l’une d’elle pénaliserait l’ensemble de la chaîne et provoquerait une rupture du flux ; au pire, les mains remplaceront les systèmes défaillants…
Tirer les leçons de ces défauts sera fondamental pour la suite de la construction d’un SI performant, adaptable et agile.
Enfin, en période de confinement national comme nous le vivons actuellement, l’enjeu RH est fondamental !
Il s’agit de poursuivre l’activité tout en maintenant et garantissant les liens humains internes et externes à l’entreprise. Ainsi, la DSI est un maillon essentiel qui se doit d’installer et supporter dans le temps les nouvelles méthodes de travail ; le télétravail « avec l’extension du bureau à la maison » et toutes ses problématiques (PC portables, réseaux, cybersécurité, outils collaboratifs…) en est un formidable exemple pour bon nombre.
Dans ce contexte, les effectifs SI doivent être considérés comme vitaux pour l’organisation. Il faut anticiper la fatigue, l’absentéisme (arrêts maladie dus à l’épidémie ou aux situations familiales au même titre que le reste de l’entreprise) et assurer la protection (masques, distanciation sociale…) des collaborateurs qui doivent se rendre sur les sites pour assurer le bon fonctionnement des infrastructures techniques.
Ceci conduira à préserver les ressources clés sur la durée, en réalisant un inventaire très régulier de leurs disponibilités, et à arbitrer les priorités des projets engagés afin de garantir la continuité opérationnelle. Un soutien externe sera à envisager afin de tenir le rythme dans la durée…
La DSI, au cœur de l’agilité et de la performance des organisations, a pleinement son rôle à jouer en ce moment !
Bruno Coste | Président fondateur d’adameo