Le cabinet profite de sa forte croissance pour investir dans l’innovation et créer « adameo lab », une offre à destination des entreprises désireuses de se transformer. A cette occasion, les consultants d’adameo ont décidé de prendre la parole sur ces nouveaux enjeux, et montrer les conditions et impacts réels de la digitalisation sur la Supply Chain.
Un article à découvrir également sur le blog de l’ASLOG, réseau français des professionnels de la Supply Chain.
Albéric,
Consultant Supply Chain
Attention aux fausses informations, à l’innovation sans valeur ajoutée, aux POCs jetables,… Ils viennent ternir l’image de la transformation digitale. Une grande majorité des technologies, que certains qualifient d’innovantes, ne datent en réalité pas d’hier ! Ce qui est innovant, c’est justement tout ce qui accompagne ces technologies : les nouvelles organisations, les nouvelles façons de travailler et de collaborer. Bref, tout ce qu’il y a de plus humain ! Une transformation digitale qui n’est pas basée sur l’humain est souvent vouée à l’échec. Un des principaux enjeux de l’innovation et de la transformation digitale est de réussir le passage à l’échelle. Si l’organisation n’est pas préparée ou en mesure d’assumer ce passage à l’échelle, elle se retrouve le plus souvent dans une impasse.
Dans 25 ans, la majorité des plus grosses entreprises auront disparu du paysage actuel. Certaines auront réussi à y rester et de nouvelles auront quant à elles réussi à se faire une place. La question qui en résulte est donc : comment faire en sorte que son entreprise ait sa place dans le monde de demain ?
Les organisations qui seront dans ce paysage seront certainement celles qui auront réussi à exploiter au maximum leurs business models tout en cherchant à les renouveler perpétuellement afin de s’adapter aux évolutions du marché.
Les attentes de nos clients sont en mutation continue et rapide. Ce phénomène nous impose de gagner en capacité d’adaptation.
Aujourd’hui, quand un client achète un produit/service, il partage son avis et va même jusqu’à donner une note. Ce jugement ne concerne plus seulement le produit/service en lui-même : nos clients viennent juger la qualité du produit acheté mais aussi l’ensemble de la Supply Chain, le packaging, la responsabilité sociétale de l’entreprise, etc.
Par cette évolution des comportements, nous sommes contraints de gagner en flexibilité et en agilité. Un des moyens que nous avons à notre disposition pour explorer de nouveaux business models est la digitalisation.
Amorcer sa transformation digitale? C’est devenir proactif, flexible et ainsi acquérir un avantage compétitif en répondant mieux aux attentes des clients.
Se digitaliser est devenu crucial et représente un réel levier de croissance. D’après une étude réalisée par Capgemini, les PME qui se digitalisent peuvent réduire en moyenne leurs coûts de fonctionnement de 20% (gains directs liés aux nouvelles organisations, à la digitalisation et à l’automatisation des échanges). Ce pourcentage vient dépasser les 40% grâce à la mise en place de procédures flexibles qui permettent une réactivité notable face aux évolutions du marché.
Hier, les chantiers d’amélioration étaient rythmés par des actions ciblées et standardisées. On observe que les méthodes et outils traditionnels (Lean, etc..) ne sont plus suffisants mais restent tout de même nécessaires : ils permettent d’atteindre un certain niveau de maturité qui conditionnera la réussite de la transformation digitale.
Aujourd’hui, les risques liés au lancement d’un projet de digitalisation sont modérés à condition que la démarche soit globale et s’inscrive pleinement dans la stratégie de l’entreprise : le passage à l’échelle doit être une vraie volonté/cible et les moyens humains et financiers doivent donc être adaptés.
La Supply Chain, réseau sanguin de l’entreprise, est souvent le secteur via lequel il est intéressant de débuter sa transformation digitale.
La Supply Chain est au cœur de la majorité des organisations. Tel un réseau sanguin venant alimenter les différents départements en informations/produits, elle est un véritable vecteur d’accélération pour la transformation digitale.
Aujourd’hui, la digitalisation de la Supply Chain à elle seule génère des gains en améliorant par exemple la traçabilité des produits et des informations : ce sont les gains directs.
Des gains secondaires sont induits par la digitalisation de la Supply Chain. Par exemple, la génération d’un grand nombre de données directement exploitables (i.e. propres et fiables) permet avec un peu de data science d’optimiser les modèles d’approvisionnement, de transport,… La digitalisation permet de synchroniser automatiquement les flux d’informations et les flux physiques.
Aujourd’hui, moins de 15% des entreprises ont de la visibilité sur les données de leur Supply Chain étendue, et moins d’un quart des entreprises s’appuient sur de la data pour la prise de décision. Ces chiffres nous montrent le potentiel des optimisations possibles.
De plus, l’intégration de certaines technologies certifieront, automatiseront et simplifieront les actions chronophages et coûteuses. L’entreprise acquerra ainsi cette agilité et flexibilité nécessaires pour s’adapter aux évolutions du marché.
Mais avant de se lancer tête baissée dans une telle transformation, il faut s’assurer d’avoir la maturité pour le faire…
Evaluer sa maturité : un prérequis important qui conditionne la réussite du projet de transformation.
Quand j’ai eu l’occasion de demander leur niveau de maturité digitale aux entreprises que j’ai côtoyées, dans 90% des cas, mon interlocuteur s’est lancé dans une explication sur les technologies. J’ai pris l’habitude de stopper la discussion pour revenir aux fondamentaux : l’organisation, le management, les process, … Il faut s’intéresser à l’humain qui est au cœur d’une transformation digitale réussie. En effet, la transformation digitale est avant tout humaine. Selon l’étude IFS de 2017 réalisée auprès de 750 décideurs, la meilleure réponse à l’impact de la digitalisation est l’amélioration des compétences des collaborateurs. Il faut donc voir la disruption digitale comme un levier pour faire monter nos collaborateurs en compétences.
Voici donc quelques axes de réflexion pour déterminer son niveau de maturité digitale :
- La maturité des hommes et femmes de l’entreprise
- Les flux d’informations internes et externes
- L’organisation de l’entreprise
- Les outils et process
- …et bien d’autres
Quel est le mindset qu’il faut avoir pour mener un tel projet ?
Une transformation digitale n’est pas un petit projet et nécessite une gouvernance adaptée, l’implication des talents, accepter le « fail fast succeed faster », … Toute seule, il sera compliqué pour une entreprise de mener à bien ce projet : il faut que cette démarche soit collective ! Elle nécessite par ailleurs un certain niveau de maturité préalable.
L’enjeu d’une transformation digitale est le passage à l’échelle. Si le management n’est pas impliqué, si la transformation n’est pas totalement intégrée à la stratégie de l’entreprise, si l’humain n’est pas au cœur de la transformation : alors le passage à l’échelle sera un exercice difficile, voire impossible.