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Du Black Friday à Noël : comment la Supply Chain gère-t-elle les pics de demande ?

pics de demande
Du Black Friday à Noël : comment la Supply Chain gère-t-elle les pics de demande ?

Le jour du Black Friday ou à l’approche de Noël, de nombreuses enseignes sont confrontées sur un laps de temps très court à de très fortes variations de la demande. Par exemple, le weekend du Black Friday / Cyber Monday 2020 a représenté environ 2 milliards d’euros de ventes e-commerce. Pour certaines enseignes, c’est 30 à 40% du chiffre d’affaires de l’année qui est réalisé sur cette période.[1] Ces marques sont dès lors contraintes d’étudier différentes stratégies pour répondre à la demande massive de leurs clients. Les fluctuations liées au e-commerce se traduisent concrètement par des risques de ruptures de stock (perte de chiffre d’affaires ponctuelle et image de marque négative) ou de surstock (du coût de stockage important jusqu’aux invendus).

Les leviers à disposition des entreprises pour réduire les risques liés aux pics de demande

La première solution consiste à prévoir et planifier la demande, notamment à l’aide de modèles prédictifs basés sur la saisonnalité, les ventes de produits similaires, les historiques, la prise en compte de facteurs exogènes, … Il existe également de nombreux outils informatiques (ERP, APS, applications diverses, etc.) sur le marché qui répondent à différents besoins en termes de prévision et de planification de la demande et notamment, pour le demand et le supply planning, les MRP et DRP, la planification de la production ou en tant que tour de contrôle. Ces outils permettent de faire face à la complexité des comportements de consommation, et d’appréhender les pics de demande en prenant en compte la multiplicité des références et des catégories de produits. De plus en plus, les logiciels de prévision intègrent d’ailleurs de l’Intelligence artificielle et/ou du Machine Learning afin de mieux exploiter les données disponibles. Vous pouvez retrouver l’ensemble de ces outils dans cette cartographie.

 

Malgré l’anticipation de la hausse de la consommation, ces pics entrainent des problématiques liées aux limites physiques de la Supply Chain (production, stockage, transport et chaîne amont)

Les limites de production

La disponibilité de la main d’œuvre en interne étant limitée (même en proposant aux salariés d’effectuer des heures supplémentaires), elle ne suffit parfois pas à absorber le flux de demande de produits. L’intérim peut dès lors être une solution envisageable. Attention toutefois à ne pas être victime d’une pénurie de main d’œuvre créée par des tensions dans le bassin d’emploi. Le goulot d’étranglement au sein de l’entreprise peut également se situer au niveau du nombre et de la capacité des machines ou encore de l’espace de travail disponible.

Les limites de stockage en entrepôts ou en magasins

L’espace de stockage en période de surconsommation devient également une contrainte pour les produits finis comme pour les matières premières. Aujourd’hui les entrepôts vides disponibles sont rares et les projets d’investissement pour la construction de nouveaux entrepôts ou de réaménagement d’entrepôts existants sont très nombreux.

Les limites en termes de transport

Le marché est aujourd’hui tendu et les délais de livraison pour l’achat de camions neufs peuvent parfois aller jusqu’à 2 ans. Le manque de chauffeurs est également un élément limitant dans de nombreuses zones géographiques et fait augmenter d’autant plus les coûts.

Le transport maritime est contraint par la capacité de chargement de conteneurs, et la priorité est habituellement réservée aux contractuels. La pénurie de conteneurs a généré une augmentation des taux de fret qui est elle-même amplifiée pendant les périodes de forte activité.

Ces quelques limites citées sont évidemment plus fréquentes en période de promotion ou en fin d’année et touchent également les acteurs de la logistique amont (fournisseurs ou sous-traitants), ce qui engendre en cascade des perturbations sur l’ensemble de la chaine d’approvisionnement.

Il n’existe pas de « solution miracle » applicable à toutes les situations. En effet, certaines solutions testées sont susceptibles de mettre en lumière de nouvelles problématiques (augmentation du coût d’approvisionnement, risque de retard ou baisse de qualité de service). Cependant, voici quelques pistes de réflexions autour de solutions déployées chez nos clients.

PDP, Multi-sourcing, schéma de distribution diversifiée,… : requestionnent toutes les étapes de la chaine logistique en permanence pour anticiper les risques

En premier lieu, nous recommandons de mettre en place un système d’anticipation grâce à un Plan Directeur de Production (PDP). Ce plan permet d’anticiper les besoins en termes de charge et de capacité par rapport à la demande. Une fois les besoins déterminés, cette information clé peut être partagée avec l’ensemble des partenaires et acteurs de la Supply Chain pour qu’ils puissent eux aussi prévoir au maximum les pics et réagir en conséquence. Les outils systèmes d’information permettent de faire remonter plus rapidement et plus simplement les données clés à chaque maillon de l’entreprise. Le PDP doit cependant rester agile pour faire face aux aléas, en prévoyant éventuellement un plan de production de secours en cas de rupture d’approvisionnement d’un sous-produit par exemple.

De plus, le multi-sourcing permet de jongler avec les contraintes de distance, de réglementations, de risque de défaillance, … Il est possible en cas d’urgence ou de rupture de production de se tourner vers des fournisseurs plus proches. De nombreuses enseignes de chaussures se sont par exemple récemment tournées vers des tanneurs européens (même si le coût ponctuel du cuir était plus élevé) afin de faire face aux ruptures chez un fournisseur asiatique au moment du Nouvel An chinois. Ainsi le multi-sourcing permet de répondre aux imprévus ou aux pics de charge sans avoir à chercher des solutions dans l’urgence.

Enfin, la diversification des modes de transport dans son schéma de distribution selon les besoins et la saisonnalité est un gage d’agilité opérationnelle. Ainsi, certaines grandes enseignes de bazar mettent par exemple en place des liaisons directes entre la production et les magasins à fort volume de ventes, sans repasser par un hub logistique. Il est également possible de considérer des solutions de transports alternatifs, en changeant le mode de transport courant pour basculer vers du maritime, de l’aérien, du routier, des mobilités douces.

Il est désormais indispensable de requestionner l’intégralité de sa chaîne logistique de manière continue. Les entreprises doivent adapter leurs processus pour anticiper des aléas de production et de consommation. Cela passe par la mise en place de processus collaboratifs et périodiques qui prendront en compte notamment l’analyse de la saisonnalité et des événements ponctuels tels que la promotion pour répondre aux opportunités de développement commercial et maximiser la rentabilité lors des pics d’activité.

[1] https://www.antvoice.com/fr/black-friday-acquisition-digitale-erreurs/